Ce projet veut montrer, par les témoignages vocaux qu’il recueille et recueillera, que les deux langues historiques de la Bretagne, le Breton et le Gallo, sont encore bien présentes dans les familles. Ces langues, très riches par leurs variations dialectales, leurs accents, et leurs sonorités, sont en effet profondément ancrées dans la mémoire collective des Bretons.
Nous invitons toutes les familles de Bretagne à contribuer au projet en sollicitant les locuteurs qui leur sont proches (parents, enfants, voisins, amis…). Il n’est absolument pas nécessaire que les membres des familles qui effectuent ces recueils soient eux-mêmes bretonnants ou gallésants (ils peuvent bien sûr exprimer leur demande en français…). De son côté, le locuteur choisi ne doit pas se « censurer » au prétexte (fallacieux) qu’il parlerait « mal » ou avec un « mauvais » accent. Il n’y a pas de bon de de mauvais breton , ni de bon ou de mauvais gallo.
Nous voulons également, à cette occasion, recueillir les paroles de celles et ceux, nombreux, qui se sont lancés dans l’apprentissage de ces langues et qui, même débutants, souhaitent échanger et les utiliser au quotidien, en les pratiquant en toute occasion dans l’espace public.
En savoir plus sur le projet
LanguesdeBretagne.bzh
Le projet LanguesDeBretagne.bzh demande aux familles de sauvegarder leur patrimoine linguistique, et notamment de conserver les accents et les intonations de tous leurs proches bretonnants ou gallésants.
Pour cela, il encourage les familles à aborder en interne le sujet de leurs langues historiques puis à enregistrer le maximum de voix et d’accents possibles et de les transmettre au projet qui se charge de les rendre accessibles à tous. Ces voix et ces accents proviendront pour beaucoup de locuteurs âgés, mais l’enregistrement de jeunes locuteurs est également recommandé, ains que des auto-enregistrements.
Ce site est consacré à ce projet. Vous pouvez nous joindre grâce à l’onglet Contact (https://languesdebretagne.bzh/contact/).
Quelques documents à parcourir ou à lire :
> Apprendre les langues bretonnes en 2020 :
quelles motivations ? (sur ce site)
> Apprendre les langues bretonnes en 2020 :
quelles motivations ? (PDF)
> Transparents de la conférence-débat
du 7 mars 2023 à Lannion : voir en fin de cette page
Vous nous avez donné votre ressenti par rapport aux langues historiques de Bretagne…
Pour préparer le lancement de ce projet, nous avons cherché à préciser par rapport aux résultats d’enquêtes sur l’état des langues de Bretagne, comment les Bretons, qui dans leur grande majorité ne parlent ni ne comprennent leurs langues historiques, se positionnent vis à vis de celles-ci.
Les motivations sont clairement exprimées.
… et par rapport au projet lui-même
Nous utiliserons le blog de ce site et le groupe Facebook « Hor Yezhoù – Nôs Parlements (nos langues, en breton et en gallo) » pour vous tenir informé du déroulement du projet.
Les grandes lignes du projet
Rappel du constat et des motivations
Les langues historiques (Breton, Gallo) de la Bretagne sont menacées de disparition et il est urgent d’imaginer et de mettre en œuvre des formes d’action nouvelles pour parer à cette menace.
Ces actions, pour être efficaces, doivent concerner par la plus grande partie possible de la population. Il est certain que les langues de Bretagne bénéficient une cote de prestige positive, mais il faut tenir compte de la passivité, voire des opinions négatives qui sont trop souvent associées à cette thématique et les faire évoluer dans un sens favorable. Il faut donc expliquer aux familles leur rôle en tant que partie prenante, leur dire que ce sont elles qui ont la clé de la préservation de leurs langues, afin qu’elles répondent massivement aux actions qui leur seront proposées et qu’elles demandent ensuite à être bénéficiaires de formations ou d’autoformations à ces mêmes langues, pour elles-mêmes et pour leurs enfants.
Ce projet considère comme fondamentale la non ségrégation entre tous les types d’expression en langue bretonne ou gallèse, quels que soient le passé ou l’histoire linguistique des locuteurs et leur niveau de maîtrise de la langue. A ce titre, il considère que toute expression orale – non agressive – en breton ou en gallo doit pouvoir être entendue.
Objectifs importants et prioritaires du projet
1) faire en sorte que le plus grand nombre possible de familles bretonnes soient convaincues de participer à cette opération
2) qu’elles identifient un locuteur volontaire dans leur groupe familial ou parmi leurs proches et
3) qu’un ou plusieurs membres de la famille procèdent au recueil de ces échantillons vocaux auprès de ce locuteur.
Les familles bretonnes, une fois convaicues de l’importance de participer à ce projet, s’adresseront aux locuteurs qu’elles connaissent et qu’elles côtoient (parents, amis, voisins, jeunes ou moins jeunes) avec la demande suivante :
Vous avez parlé, vous parlez,
vous commencez à parler le breton ou le gallo.
Si vous le souhaitez, si vous en avez envie, vous pouvez contribuer à montrer que les langues bretonnes, même si elles peuvent paraître aujourd’hui invisibles, sont encore bien présentes, et pas seulement dans les mémoires.
Très important :
Pour un certain nombre de raisons, qui sont liées à l’histoire des langues de Bretagne et au sort qui leur a été réservé, les familles s’attacheront, lorsqu’elles aborderont ce sujet, à ménager la sensibilité de leurs locuteurs les plus âgés. Elles éviteront, dans leur approche, de raviver maladroitement des souvenirs douloureux, parfois étouffés depuis longtemps, et de demander des phrases longues, des récits construits. Et même, elles accepteront que le locuteur dont elles souhaitaient recueillir le témoignage (ou même, simplement, l’accent) puisse décliner leur proposition.
Elles se garderont d’orienter les réponses de leurs locuteurs ; au contraire, elles chercheront à obtenir un échantillon vocal spontané.
Justifiant leur demande par l’intérêt de la conservation patrimoniale des accents, elles indiqueront qu’il s’agit avant tout de recueillir et de conserver la couleur des voix, leur expressivité…
Les premières contributions au projet, visibles et audibles sur la carte de la Bretagne, illustrent bien cet état d’esprit. L’important est que :
1) les locuteurs puissent décliner l’offre sans que cela entraîne de ressenti négatif de part et d’autre,
2) que ceux qui acceptent de s’exprimer puissent le faire en toute liberté (de contenu, de durée de parole), et qu’ils le fassent :
3) dans l’une des deux langues historiques de la Bretagne (Breton ou Gallo)
Très important (bis) :
De nombreux locuteurs âgés ou non pourront exprimer des réticences à laisser entendre leur voix ; par exemple :
- « je ne sais plus parler » ou « j’ai oublié »,
- « je n’ai pas le bon (!) accent, » « je parle mal (!) »,
- « personne ne va me comprendre »,
- « la page est tournée »,
- « je n’ai pas envie » ,
- « je ne sais pas quoi dire », etc,
On pourra chercher à contre-argumenter – mais toujours de façon respectueuse et en admettant l’éventualité d’un refus pur et simple – en rappellant qu’il n’est absolument pas tenu compte d’une (prétendue) « qualité » de ce qui sera dit, car on cherche avant tout à prendre une photographie, un instantané de la façon dont les langues bretonne et gallèse sont parlées aujourd’hui, quel que soit le locuteur ou la locutrice. On pourra également indiquer que de nombreuses autres familles ont apporté leur contribution.
Si les familles ont été convaincantes et si les locuteurs le souhaitent, ces derniers pourront ultérieurement, en prolongement de la démarche entamée, fournir des contributions plus longues et donner des indications sur le contenu de leurs paroles. Il le feront alors en français car, dans un grand nombre de cas, les enregistrements seront faits par des membres de la famille ne parlant ni breton ni gallo et qui ne pourront donc pas comprendre les paroles prononcées…
Où un peu de technique vient en appui du projet :
Cette collecte à grande échelle des voix et des accents doit se faire de la façon la plus simple possible. L’utilisation d’appareils d’usage courant (téléphones mobiles, tablettes) sera privilégiée, au travers d’applications. Ces enregistrements sont à faire par les familles à domicile ou, lorsqu’il n’est pas possible de réunir au même endroit les participants, à distance, grâce à des outils de communication banalisés. Il est possible, si cela est plus facile, de procéder en deux étapes, la première consistant à enregistrer un échantillon sonore de la voix du locuteur, la deuxième, à envoyer cet échantillon au projet.
Les enregistrements réalisés seront d’abord écoutés et partagés entre les membres des familles participantes, puis échangés plus largement que dans le cercle familial et mis à disposition d’une très vaste communauté. Ils seront également enrichis par adjonction de traductions.
<<Et, plus la clameur grandira, plus le bruissement de nos langues se fera audible, plus les motivations pour se mettre à l’apprendre et à la faire apprendre seront importantes.>>
Visualiser les contributions au projet
Sur un smartphone, il est recommandé d’utiliser directement l’application Accents de Bretagne pour prendre connaissance des contributions faites par les familles participantes, pour les les visualiser et les écouter.
Télécharger l’application depuis un smartphone
Les possibilités offertes par l’appli Accents de Bretagne sont très vastes, notamment en permettant de sélectionner les contributions selon plusieurs critères pour les écouter en les listant ou en les visualisant sur une carte de la Bretagne. Nous cherchons à rendre cette navigation parmi les contributions familiales la plus riche possible, en insistant notamment sur les aspects suivants :
- Proposer une expérience d’immersion associée à la découverte de la variété des voix
- Donner la possibilité d’utiliser l’appli avec le minimum d’interactions, ce qui à terme signifiera un pilotage de la navigation par la voix
En supplément de l’appli, qui offre les meilleures possibibiltés de visualisation et d’écoute, on peut afficher sur micro-ordinateur, tablette ou smartphone une carte de la Bretagne avec des marqueurs sur les communes qui ont apporté des contributions au projet.