22 avril 2020

22 avril 2020

Les premiers enseignements du questionnaire :

Bonjour, Demat, Bin l’bonjour !

Tout d’abord, nous souhaitions vous remercier, car vous faites partie des personnes qui nous ont laissé leur adresses mail pour avoir des nouvelles sur les avancées du projet Hor Yezhoù – Nôs Parlements – Les Bretons retrouvent leurs langues.

Nous présentons ici les résultats obtenus à partir des premières réponses que nous avons reçues pour le questionnaire « le rapport des Bretons à leurs langues ».

Dans un premier temps, nous nous sommes attachés à examiner celles des moins de 25 ans, qui ont reçu le questionnaire en premier.

N’hésitez pas à continuer de le faire circuler autour de vous, pour pouvoir toucher un maximum de monde ! Nous vous rappelons le lien :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScioXHMWqMTATy7DJAsGhbSCwvfaoYijTWWk7u8yHsPwTB9Pg/viewform

ANALYSE n° 1 – Tranche d’âge 15-24 ans

Les premiers résultats sont déjà parlants. Sans être nécessairement locuteurs, comme c’est le cas de 64,4% d’entre vous, vous êtes très nombreux à maîtriser quelques mots/expressions en breton ou en gallo (88,1%), à avoir des locuteurs dans votre famille proche (56,1%) ou dans un cercle plus éloigné (71,8%). Enfin, pratiquement la moitié d’entre vous (48%) entend régulièrement du breton ou du gallo.

En ce qui concerne le breton, vous qualifiez votre degré de connaissance de la langue d’une note de 4,2/10 en moyenne. Cette note tombe à 1,9/10 pour le gallo en termes de connaissance, et 3,6/10 en termes d’intérêt.

Ces notes contrastent avec votre degré d’intérêt pour la langue bretonne, qui est assez important, avec une moyenne de 6,3/10 – vous êtes 60% à lui avoir attribué une note au-dessus de 5/10.

Votre degré d’attachement au breton et au gallo semble en effet très important : vous êtes 85,3% à penser que le soutien institutionnel à ces langues est insuffisant, et à vouloir qu’elles soient plus présentes dans l’espace public. 79,5% d’entre vous voudraient apprendre une de ces langues, et vous avez été plus de 60% à mentionner l’intérêt d’un apprentissage par application mobile. Enfin, vous êtes 76,9% à vouloir transmettre le breton ou le gallo à vos enfants.

Votre « désir de langue pour vous-même » est plus important dans votre tranche d’âge que ce qui est indiqué par Fañch Broudic dans le sondage TMO Régions effectué en 2018 auprès de l’ensemble de la population de Bretagne. Le « désir de langue pour ses enfants » apparaît plus élevé chez les 15-24 ans qui nous ont répondu que dans la population générale. Le fort degré d’attachement à la langue bretonne y est équivalent.

En première analyse, les raisons de ce fort attachement apparaissent multiples dans vos réponses : elles sont souvent liées à un sentiment d’appartenance au territoire breton, à la culture bretonne, à l’histoire bretonne, à votre identité de manière générale – vous avez été plus de 49% à vous dire plus Breton.ne que Français.e -, à votre scolarité ou encore à des liens familiaux.

Dans le cadre du projet Hor Yezhoù – Nôs Parlements, cette dimension de lien et de transmission familiale qui nous intéresse particulièrement. Comme un écho à ce projet de collecte intergénérationnelle de témoignages petits-enfants/grands-parents, voici quelques morceaux choisis parmi les réponses qui nous ont été envoyées. Peut-être y retrouverez-vous la vôtre, probablement vous retrouverez-vous dans les témoignages des autres.

Je peux apprendre pleins d’autres langues et m’ouvrir à pleins d’autres cultures, je peux essayer de sauvegarder pleins d’autres langues & culture, mais connaître celle qui fait que je suis moi, que nous sommes nous, est important je pense

Ce sont des langues importantes qui ont cessé de se passer d’une génération à l’autre pour des raisons idiotes et elles ne doivent pas tomber dans l’oubli

Mes grands parents sont bigoudens et parlent breton, ce serait dommage de les laisser partir sans appendre leur savoir

Pour me rapprocher de la langue maternelle de mes grands parents et perpétuer dans un certain sens leur héritage

Leur beauté propre, tout le fond culturel auquel elles donnent accès, et la question des racines : renouer un lien rompu

Ma grand mère m’a raconté qu’on se moquait d’elle et qu’elle se faisait taper sur les doigts lorsqu’elle parlait breton. Je ne veux plus que cette langue soit considérée comme « honteuse » ou « déjà morte », comme on me l’a déjà dit lorsque j’évoquais mon envie de l’apprendre

C’est la langue de mon pays, de mes aïeuls, de mon père. J’ai grandi avec cette langue, qui porte toute une culture vivante et vivifiante, forte, et belle. C’est dans cette langue que je me sens aimée, comprise

Car j’ai 15ans et j’étais en école bilingue (français/breton) jusqu’à ma fin de CE2 et j’aimerais énormément reprendre cette langue !

Mon père parlait souvent en breton avec mon arrière grand-mère. C’est un bon souvenir que je garde d’eux et que j’aimerais entretenir

Si cette culture était terne, lugubre et poussiéreuse, il n’y aurait aucun intérêt à la sauver, cependant, la culture Bretonne est tout l’inverse, elle est colorée, animée et chaleureuse ! La Bretagne a une véritable histoire, nous nous devons de la transmettre de générations en générations !

Le Breton c’est ma vie professionnelle et amicale. Le gallo c’est ma complicité avec papy, presque une langue maternelle

Ma grand mère parlait breton mais je n’ai pu la connaître, et j’aimerais apprendre les langues parlées autour de de moi.

Le gallo est la langue d’une large partie de ma famille, aujourd’hui vu comme une honte alors que nous l’avons parlé pendant des siècles. Je veux pouvoir le parler pour conserver la richesse de notre patrimoine, pour donner raison à l’accent qui m’a valu des railleries

La fierté de mon grand-père que je parle la langue de sa mère …

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Vous venez de découvrir le site internet du projet : languesdebretagne.bzh.

Il est conçu pour vous donner encore plus d’infos sur le projet Hor Yezhoù – Nôs Parlements, et notamment sur son avancement.

N’hésitez pas à nous faire part de vos réactions, interrogations, propositions ! Cela nous ferait plaisir d’en discuter avec vous sur le groupe facebook du projet : https://www.facebook.com/groups/213229289970470/members/

Merci beaucoup, Trugarez a-greiz kalon, Mèrci bèleben !

Prenez soin de vous.

Loeiza Alle, étudiante à Sciences po Rennes  – loeiza.alle@gmail.com – 0782077765

Jacki Pilon, secrétaire du Centre culturel breton de Lannion – jacki.pilon@gmail.com – 0652756411